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Amicale des Amateurs de Nids à Poussière

Amicale des Amateurs de Nids à Poussière

Le Blog de l'Amicale Des Amateurs de Nids À Poussière (A.D.A.N.A.P.) est un lieu de perdition dans lequel nous présentons revues, vieux papiers, journaux, ouvrages anciens ou récents, qui s'empilent un peu partout, avec un seul objectif : PARTAGER !

"Une heure avec Maurice Leblanc père d'Arsène Lupin", par Frédéric Lefèvre, fut publié dans Les Nouvelles littéraires du 6 juillet 1935.

 

Une heure avec Maurice Leblanc père d'Arsène Lupin

 

L'impasse, qui aboutit dans une rue d'Auteuil, est silencieuse et ensoleillée. Une paix inattendue baigne les villas qui s'alignent de chaque côté, coquettes et fleuries. Avant de sonner, j'ai admiré, à travers la clôture qu'un beau lierre tapisse sans la rendre impénétrable, un ravissant jardin à la française.

C'est M. Maurice Leblanc qui m'ouvre la porte du petit hôtel qu'il habite. Dans le demi-jour de l'antichambre j'aperçois le père du célèbre Arsène Lupin. De haute taille, mince, d'une élégance britannique, ses cheveux blancs et ses yeux clairs lui font un visage très doux. L'affabilité et la simplicité se dégagent des paroles d'accueil qu'il prononce d'une voix un peu voilée. Il regrette que le temps inclément ne lui permette pas de me recevoir dans son jardin dont il parle avec un tel amour qu'il n'aurait nul besoin d'ajouter qu'il est passionné de fleurs, qu'il bêche lui-même la terre et s'occupe de la décoration des parterres. Pour monter au premier étage, nous passons devant la salle à manger ; par les porte-fenêtres grandes ouvertes, corbeilles et pelouses prennent possession de la vaste pièce où règne un jour vert qui rehausse les tentures orangées.

Un grand salon, puis le cabinet de travail d'été. Les fenêtres s'ouvrent sur une galerie vitrée qui surplombe le jardin, véritable serre aux plantes grimpantes, aux géraniums multicolores. Les arbres du jardin y font régner aussi une clarté tamisée. Près de la fenêtre un large bureau jonché de papiers. Au mur une profusion de livres, des panneaux entiers couverts de reliures vives et bariolées qui semblent encore des fleurs.

— Ce sont les traductions étrangères de mes livres, me dit Maurice Leblanc. Arsène Lupin a été traduit à peu près dans toutes les langues. C'est en Angleterre et en Amérique qu'il a reçu le plus chaleureux accueil.

Le célèbre romancier me montre son deuxième cabinet de travail, celui où il s'installe l'hiver ; c'est, à l'extrémité de la galerie, une sorte de cage vitrée où aucun des rayons du soleil n'est perdu. Des livres encore sur tous les meubles, des lampes aux tendres abat-jour.

Nous rentrons dans la pièce, profonde, mystérieuse, où nous nous sommes d'abord arrêtés.

Il s'assied à son bureau et me désigne un fauteuil empire au coin de la cheminée. Nous nous taisons. Pas un bruit ne parvient du dehors. L'atmosphère est propice à la méditation, aux rêves, aux imaginations fantastiques, elle paraît peuplée de présences. C'est romantique à souhait, ambiance rêvée pour voir se lever l'ombre de celui dont le monde entier a suivi et continue à suivre avec passion les aventures.

 

Les rendez-vous d'Arsène Lapin

Je relève les yeux. Mon hôte me regarde, un indéfinissable sourire sur son visage. Il m'a deviné.

C'est à la place où vous êtes que je m'assieds chaque soir. Quoi que je fasse, où que je sois, je rentre ici pour cinq heures. C'est un rendez-vous sacré. Au coin de la cheminée, dans ce fauteuil, je me recueille. Et Arsène Lupin ne tarde pas à apparaître. Jusqu'à huit heures je vis avec lui, il m'entraîne à sa suite dans toutes ses aventures. Je bâtis alors ces romans dont il est le héros ; je suis son témoin.

Maurice Leblanc, pour corriger ce que sa déclaration pourrait offrir de romanesque, ajoute sur un ton de moquerie légère :

— En réalité, tout n'est que discipline, voyez-vous. Mon cerveau est obéissant. De cinq à huit, le soir, c'est l'heure de la création, comme le lendemain, de 10 heures à midi, je rédige et rature.

Mon interlocuteur a beau vouloir expliquer rationnellement les choses, j'ai eu tout à l'heure, au moment précis de l'évocation de ses rendez-vous avec Arsène Lupin, l'impression qu'un lien puissant les unissait tous deux, bizarre phénomène de compénétration entre créateur et héros, phénomène qui n'est peut-être pas étranger au succès durable et toujours renouvelé que Maurice Leblanc doit à Arsène Lupin.

— L'été, j'abandonne tout travail. Je passe plusieurs mois à Etretat, où j'ai un autre beau jardin que je cultive moi-même. J'y lis beaucoup, journaux, revues, romans. Je ne travaille qu'à Paris, sortant peu, allant rarement au théâtre, encore moins au cinéma. A ce rythme, j'ai donné un roman par an jusqu'à ces deux dernières années, où j'ai produit davantage.

Et Maurice Leblanc souligne d'un sourire :

— A un certain âge il faut travailler davantage, n'est-il pas vrai ? Le temps presse.

Il regarde autour de lui avec un visible plaisir ce décor qui lui est cher.

— Je possède une grande sérénité. Je suis heureux. J'ai eu des heures difficiles, troublées par une maladie nerveuse que détermina une trop vive émotivité. Et le travail pendant des années me fut férocement mesuré. Aussi j'éprouve une joie profonde à pouvoir maintenant m'y donner tout entier, suivant une sage discipline. Je ne dicte rien, j'écris tout de ma main au crayon, sur mes genoux. Ce manuscrit est d'ailleurs quasi illisible et les dactylos, l'une après l'autre, refusent de travailler pour moi ! J'ai de la ténacité, j'ai refais des romans deux fois, trois fois, et certains chapitres jusqu'à dix fois. Je me rends compte en relisant des fautes « d'ordonnance » : dans une œuvre, tout repose sur un équilibre que l'on sent soi-même et je fais surtout des corrections « d'écriture ». N'avais-je pas un outil tout préparé par les romans psychologiques de mes débuts ? »

Frédéric Lefèvre - Une heure avec Maurice Leblanc père d'Arsène Lupin (1935)

Allons, il me faut ramener Maurice Leblanc à ces débuts sinon il va m'escamoter bien des souvenirs passionnants.

— Eh bien, puisque vous le voulez, je vous avouerai que je suis né le 11 décembre 1864, à Rouen, de parents tous deux bien Normands. Mon père, armateur, possédait une vraie flotte qui faisait le trafic entre la France et l'Angleterre.

 

Maupassant et l'usine à gaz

Après des études au lycée de Rouen, je passai un an à Manchester et un an à Berlin, pour apprendre ces deux langues. Ensuite, volontariat à Versailles, dans l'artillerie. Mon père, qui désirait que je fasse carrière dans l'industrie, me plaça dans une grosse entreprise de cardage dont je pouvais espérer plus tard la direction. Hélas ! J'étais à la fois très mauvais ouvrier et très mauvais exemple. Je m'enfermais dans une soupente pour y écrire des vers, très mauvais aussi d'ailleurs, et que je n'ai jamais osé offrir à un éditeur. Vers la même époque, je me mis à écrire des contes, directement inspirés de Maupassant, que j'admirais beaucoup. Il était notre voisin à Etretat, où nous passions nos vacances. Il y avait acheté avec René Maizeroy un terrain. Son ami, n'ayant jamais pris possession de sa part, Maupassant arrondit son domaine et, entre 1885 et 1890, y fit construire « La Guillette ». C'était une magnifique propriété, enfouie dans les arbres de la vallée, loin de la mer. Dix fois j'allai jusqu'à la porte, j'en repartais en courant, sans oser sonner. J'avais déjà envoyé au maître mes contes, réunis sous le titre Des couples, dont le premier, le principal, lui était dédié. Enfin, un jour je me décidai à pénétrer à la « Guillette » où je reçus très bon accueil. La majeure partie de l'entretien roula sur la proximité de l'usine à gaz dont le bruit exaspérait l'écrivain. A la seconde visite que je lui rendis, à Paris cette fois, il devait se plaindre aussi du bruit qui pénétrait jusqu'à lui bien que son appartement fût entièrement capitonné.

 

Rencontre de Flaubert

— Et Flaubert, l'avez-vous connu ?

— J'ai été mis au monde par son père, le docteur Flaubert [Achille Flaubert, père de Gustave, est né en 1784. Achille Flaubert..., frère de Gustave, est né en 1813. Tous les deux étaient chirurgiens, mais le père étant décédé en 1846 et Maurice Leblanc né en 1864, ce dernier confond père et fils], et ma mère était une amie intime de sa nièce, Mme Franklin-Groult, mais je n'ai conservé de Flaubert que des visions d'enfant. Une rencontre à La Bouille où Flaubert déjeuna à notre table et me caressa la tête en disant : « Tu as grandi depuis que mon frère t'a mis au monde ! » J'avais bien six ans à l'époque. Une autre fois, je l'aperçus à Croisset, en burnous, fumant sa longue pipe. Il mourut quelques années plus tard et j'ai assisté à son enterrement.

« Après une année dans l'usine de cardage où décidément je faisais piètre figure, je commençai mon droit. Je réussissais brillamment, mais je l'abandonnai aussi pour venir à Paris : des amis qui avaient remarqué mes contes m'encourageaient à continuer. Mon père, mécontent de ma décision, ne s'y opposa pourtant pas et me consentit même une pension.

« Aussitôt, je publie mon volume de contes chez Kolb, à compte d'auteur bien entendu. Cela me coûta 800 francs, on tira 1.000 exemplaires. Il y en eut bien trente ou quarante de vendus ! Je fis encore plusieurs visites à Maupassant qui m'accueillait toujours très aimablement ; le fidèle François ne le quittait pas. Loin d'être découragé par l'insuccès des Couples, j'écrivis un roman psychologique, Une femme, qui devait paraître chez Ollendorff, en 1887. »

Un superbe chat noir vint se frotter aux jambes de son maître en ronronnant. Maurice Leblanc se baisse pour le caresser.

— C'est Cabotin, le compagnon des heures de travail.

L'animal saute sur un fauteuil et fixe de ses yeux d'or celui qui parle. Avec une charmante modestie, le père d'Arsène Lupin m'expose le rôle que, dans sa vie, joua la chance.

 

L'enfant de la chance

— Voyez-vous, dans l'existence, la veine est une chose qui compte plus que le travail, plus que le talent. Moi j'en ai toujours eu. Chaque étape en avant a été marquée par un coup de veine.

« L'année où devait paraître Une femme, je me liai intimement à Etretat avec Marcel Prévost qui écrivait alors les Demi-Vierges. Je lui lus mon livre et lui demandai de le faire passer quelque part.

« Écoutez, me dit-il, le président du Conseil d'administration du Gil Blas, M. Desfossés, est ici, cloué par la goutte et il s'ennuie. Je vais déjeuner chez lui, accompagnez-moi et apportez votre manuscrit. »

J'y allai. M. Desfossés qui, en effet, s'ennuyait, lut Une Femme en une après-midi et l'accepta pour le Gil Blas où il parut avec succès. Ollendorff ensuite me le demanda et le roman eut une dizaine d'éditions (de 500 exemplaires), ce qui était très honorable pour l'époque.

« Ensuite. Eh bien, ensuite il arriva que Simond attirait alors à l’Écho de Paris les collaborateurs du Gil Blas. Je faisais un peu partie du Gil Blas ; il me demanda — et j'acceptai — d'écrire un conte toutes les semaines. Je les réunis ensuite sous le titre : Les Lèvres jointes ; le livre eut un petit succès. J'avais eu une période de chance ; il y eut des années plus ternes. J'écrivis une suite de romans psychologiques auxquels j'attachais une importance considérable. Je subissais l'influence ibsénienne du milieu où évoluait ma sœur Georgette Leblanc. Aucun de ces livres ne mériterait d'être réédité, ils sont tous passés de mode. Sauf Une femme, qui a un accent « province » assez particulier, les autres n'ont pas grande valeur. »

Il est rare d'entendre un écrivain « arrivé » juger ses œuvres de jeunesse avec tant de simplicité et d'objectivité, et même d'injustice à son propre endroit, car il nous souvient d'avoir lu ces ouvrages de début avec curiosité d'abord, puis avec intérêt.

Frédéric Lefèvre - Une heure avec Maurice Leblanc père d'Arsène Lupin (1935)

Lafitte, parrain de Lupin

— Sans doute me serais-je obstiné toute ma vie dans cette voie, pour laquelle je n'étais point fait, sans Pierre Lafitte. Je l'avais connu en 1900. Il venait de fonder Femina et organisait les courses d'écrivains cyclistes autour de Longchamp. J'adorais la bicyclette et faisais partie de l'équipe des coureurs avec Tristan Bernard, Bauer, d'autres encore. En 1904, il fonda Je sais tout. Il lui fallait pour le premier numéro un conte d'aventures et il l'attendait de moi. Il insista tant, me harcelant presque quotidiennement, que je dus m'exécuter. J'écrivis le premier conte d'Arsène Lupin : l'Arrestation d'Arsène Lupin. Le nom même d'Arsène Lupin me vint sans le chercher. Je me suis demandé plus tard si je n'avais pas été influencé par le nom d'un conseiller municipal qui s'appelait Arsène Lopin. Le conte parut ; succès sans précédent. Lafitte me relança à Dieppe où je me trouvais et me demanda une suite : « Continue, me disait-il, c'est la gloire, tu seras le Conan Doyle français. » Je ne voulais pas abandonner ce que je considérais comme mon œuvre. « Bah ! tu n'arriveras à rien de ce côté-là, me dit Lafitte, les romans psychologiques ont vécu. »

Maurice Leblanc soupire :

— Voyez-vous, je ne pouvais me résoudre à adopter ce nouveau genre de littérature. J'éprouvais une obscure sensation de déchéance, je croyais trahir ma vocation. J'ai résisté six mois aux objurgations de Lafitte qui, las d'agir lui-même, m'expédiait des amis.
« Je me souviens que Marcel Lheureux insista, lui aussi, avec véhémence. Pendant ces refus, mon imagination marcha. Je revins à Paris avec douze contes en tête. Mais je ne me rendis pas encore. J'essayai d'objecter à Lafitte que, Arsène Lupin étant arrêté à la fin du premier conte, l'histoire se terminait là. Il se mit à rire : « Fais-le évader. » Et il me fallut bien en passer par là.

« Et voilà ; après, je continuai la série avec des interruptions de deux à trois mois. Les contes parurent en volume et connurent un énorme succès. La publicité de Lafitte y fut pour quelque chose et aussi l'amabilité de Claretie qui me fit une préface retentissante.

« Dès le deuxième volume, j'eus des propositions d'auteurs dramatique pour porter Arsène Lupin à la scène. Je collaborai d'abord avec Francis de Croisset. Deval avait accepté la pièce avant de la lire et André Brulé décidé de la jouer. En décembre 1907, nous leur lisons le premier acte. Il était si remarquable qu'il contenait toute la pièce. Sur les conseils de Deval, nous fîmes un nouveau scénario et, en octobre 1908, la pièce fut jouée avec un grand succès et reprise ensuite dans le monde entier. J'en écrivis une autre : Arsène Lupin contre Sherlock Holmès, jouée au Châtelet qui, elle, n'eut qu'un succès parisien.

« C'en était fait de moi, je ne pouvais plus me séparer d'Arsène Lupin.

Et je ne regrette plus mes romans psychologiques. La valeur ne tient pas au genre littéraire que l'on traite, mais à la façon dont on le traite. Mais j'ai mis beaucoup de temps à me consoler d'être devenu le père d'Arsène Lupin. Maintenant, j'en juge tout autrement. Pour moi, Lupin est un héros romantique, un être tout à fait en dehors de la réalité. »

Et comme je demande à Maurice Leblanc, dont parait ces jours-ci un nouveau roman : le Scandale du gazon bleu, quels sont ses projets, il me répond qu'il a en train une pièce qui s'appellera la Couronne de jasmin, et qu'André Brûlé la jouera cet hiver.

— Sans parler sans doute de la suite de votre célèbre série ?

[Attention : ce paragraphe fut mal imprimé, les phrases sont incomplètes. Cette erreur d'impression nous prive de la réponse complète de Maurice Leblanc.] [???] infidèle. J'ai l'intention de commencer un roman historique. Le roman historique selon Alexandre Dumas a vécu, il faut [???] fait, qui a souvent les plus grandes répercussions historiques, le menu fait reste [???] inconnu. Et, si je réussis, je vois très bien [???] trouver autre chose. Je recherche le menu [???] le titre : Chronique mystérieuse de l'Histoire de France. »

Il me faut prendre congé. Tandis que Maurice Leblanc me reconduit, j'entends sonner cinq heures et me hâtes : là-haut, dans le fauteuil que je viens de quitter, doit l'attendre déjà, l'insaisissable Arsène Lupin, toujours fidèle à tous ses rendez-vous et particulièrement à ceux qu'il donne à son glorieux historiographe.

Frédéric Lefèvre

A lire aussi :

Georges Charensol - Les illustres inconnus : Maurice Leblanc (1931)

Lectures pour Tous, juin 1933, Zoom sur un numéro

Urs Widmer "Die lange Nacht der Detektive. Kiminalstück in drei Akten" (Diogenes - 1973)

Marius Jacob et les Travailleurs de la Nuit La Vie Illustrée Mars 1905

 

Sur la toile :

Le site de l'Association des Amis d'Arsène Lupin (A.A.A.L.)

Le site Simplement Arsène : Le célèbre Gentleman-Cambrioleur Arsène Lupin, enfin démasqué !

Le site "officiel" d'Arsène Lupin

Le site  sur Le Clos Lupin - Maison de Maurice Leblanc

Le site Agence Lupin & Cie : Exploration de l'univers littéraire de Maurice Leblanc

Maurice Leblanc sur le site de la Société Sherlock Holmes de France (S.S.H.F.)

 

Frédéric Lefèvre - Une heure avec Maurice Leblanc père d'Arsène Lupin (1935)

Frédéric Lefèvre - Une heure avec Maurice Leblanc père d'Arsène Lupin (1935)

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