« Le Trajet d'une Étoile », de Jean Bastia, fut publié dans Flirt n°3 de juillet 1922.
Le Trajet d'une Étoile
GUIGNOL — CONSERVATOIRE
THÉÂTRE-FRANÇAIS
C'est à Guignol, qu'elle entendit
Thalie et ses claires trompettes.
Avec son frère plus petit,
Tous deux affublés de carpettes,
Et coiffés d'abat-jour, ils ont
Joué toutes les comédies.
Elle fut à la pension,
Joad, grand-prêtre d'Athalie.
Elle a suivi de du Minil
Les leçons au Conservatoire.
On trouve qu'elle a le profil
D'une Célimène notoire.
Le Concours. Premier prix. Succès !
La presse chante sa louange.
Octobre. Débuts aux Français.
Dumas dans la Baronne d'Ange.
Échecs. Sifflets. Pleurs. Désespoir.
Bast !... elle part, libre, légère...
Nous la reverrons, un beau soir,
Femme nue, aux Folies-Bergère.
Ce texte est accompagné de 7 illustrations, dont voici les légendes :
- A Guignol, à 14 ans, la vocation de Lisette s'éveille.
- Au pensionnat, plus tard, elle interprète du Racine.
- Premier essai : dans un théâtre elle joue « Le petit chat est mort ».
- Au Conservatoire, Lisette est admise. Sa joie est sans borne.
- Au cours du professeur, elle donne la réplique.
- En public, la salle en délire, la rappelle plusieurs fois.
- Voici enfin le grand soir où Lisette débute aux Français.
Ce texte semble être à l'origine du poème "L'Âge du nu", publié en 1935, dont la première strophe est la suivante :
Un jour, une enfant du Conservatoire,
Passa son concours dans « Le petit chat
Est mort »… Vous savez, la phrase notoire…
Et très gentiment d'ailleurs, pleurnicha.
"L'Âge du nu", véritable apologie de l'apoilisme, est au sommaire de l'anthologie Fouilles archéobibliographiques (Fragments), publiée par les éditions Bibliogs, aux côtés de :
Raoul Ponchon, Maurice Renard, Miguel Zamacoïs, J.-H. Rosny aîné, Pierre Le Franc, Michel Antar, Roger Dombre, Lady Eléanor Smith, Jean Mistler, Sophie Colonna, Jean Bréchal, Michel Thivars, Pierre La Mazière, Lucien Brives, Marius Brubach, Albert Keim, Maurice Beerblock, Renée Dunan, Jean Aubin, Camille Mauclair, Charles Dodeman et Albert Robida.
Autant de noms, pour la plupart connus des habitués de ce blog, puisqu'ils ont presque tous été évoqués et/ou publiés, ici-même — parfois à plusieurs reprises —, depuis la création de l'A.D.A.N.A.P.
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