Boris Vasilyevich Zworykine
Octobre 1872 (Moscou) - 1942 (France), Russie.
Зворыкин, Борис Васильевич en alphabet cyrillique, les traductions du nom sont diverses : Zworykine, Zworikine, Zworikyn, Sworikine, etc.
Boris Zworykine est né à la fin du XIXe siècle en Russie impériale dans une famille de négociants. Diplômé de l'Académie de Peinture de Moscou en 1893, il rencontre immédiatement le succès. Il participe à l'élaboration de fresques religieuses, illustre et décore des livres pour différentes maisons d'éditions, souvent d'inspiration traditionnelle, exécute des menus pour les réceptions officielles, travaille sur des commandes impériales. Durant vingt ans, il sera directeur artistique chez A.A. Levenson, un éditeur de luxe moscovite.
En 1915, il est l'un des fondateurs d'un mouvement culturel important dont la Société de la Renaissance de l'Art de la Russie est le moteur. Il s'agit d'une organisation qui vise à ” répandre parmi le peuple russe, une large connaissance de l'art russe ancien sous toutes ses formes et la continuité de son développement à l'époque moderne” (traduction amateur). Zworykine participe intimement à ce renouveau, il désire faire connaître la richesse du patrimoine russe et n'hésite pas à publier ses œuvres sous la forme de produits populaires comme les cartes postales.
Lors de la révolution, l'artiste continue de travailler pour le régime soviétique pour qui il crée des affiches de propagandes.
Cependant, la situation politique le pousse à émigrer en 1921 pour la France. Plus chanceux que la plupart de ses compatriotes, il devient alors l'un des illustrateurs de l'école russe les plus recherchés, il collabore en particulier avec les éditions d'art Piazza. Cependant, certains de ses livres sont oubliés. Le manuscrit de l'Oiseau de Feu, traduction de quatre contes populaires russes qu'il illustre superbement, par exemple. Il offre l'original à l'éditeur Louis Fricotelle qui le range. L'album oublié dans un tiroir ne sera pas publié avant 1978, par les bons soins de Jacqueline Kennedy Onassis, sa dernière propriétaire. Les croquis de ce volumes sont conservés aujourd'hui au Metropolitan Museum de New York. L'album est paru en 1982 en France.
Les sites français donnent son décès pour 1935, cependant les articles russes des sites d'art affirment qu'il mourut en 1942 pendant l'occupation en France. Ils font le parallèle avec le décès à Moscou d'Ivan Bilibine la même année. Ivan Bilibine était un artiste contemporain de Zworykine, artiste beaucoup plus connu aujourd'hui mais de la même inspiration, et qui maintient encore à notre époque Boris Zworikyne dans l'ombre.
Cette date me paraît plus exacte si l'on tient compte des illustrations que l'artiste fournit à Nathan pour quatre volumes entre 1934 et 1948. 1948 semble improbable, mais il suffit de se souvenir que les éditions Nathan, menacées par le régime nazi, survécurent à la guerre grâce à l'association d'éditeurs amis. Ces derniers dirigèrent l'entreprise de la famille Nathan, interdite de travail durant l'occupation allemande. Ce n'est qu'à la Libération que les légitimes propriétaires reprirent les rênes. Il est tout à fait plausible que les ouvrages préparés en 1941 et 1942 n'eussent été publiés qu'à ce moment.
Actuellement, la lecture des articles russes donne un aperçu de la biographie de Boris Zworykine jusqu'en 1930, et l'on trouve quelques maigres informations sur l'artiste depuis son arrivée à Paris en 1921 juqu'en 1930. Cependant, il n'existe pas de renseignements utiles sur sa vie depuis 1930 jusqu'en 1942 mis à part ces quelques illustrations publiées dans la collection des Contes et Légendes de Tous les Pays.
Boris Zworykine pratiquait un style très détaillé et des couleurs chaudes pour dessiner des personnages et des décors traditionnels issus de la culture russe. Ce sont certainement ces qualités qui ont poussé Nathan à lui confier les illustrations de la collection, dès les années 1935. Les simples illustrations bichromes des quatre volumes édités n'ont, hélas, pas les couleurs requises pour le style flamboyant de l'artiste.
Moteurs de recherche : pour admirer des échantillons de la production de Boris Zworykine, il vaut mieux utiliser le nom cyrillique : Зворыкин, Борис Васильевич
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